La cause de l’Autisme : Un projet de résolution liberticide concernant le traitement des autistes

La cause de l’Autisme : Un projet de résolution liberticide concernant le traitement des autistes

Un projet de résolution liberticide concernant le traitement des autistes Par Jean-Claude Maleval.

 

Pourquoi quelques députés Les Républicains éprouvent-ils le besoin de déposer une résolution demandant à l’Assemblée Nationale de se déclarer en faveur des recommandations de la Haute Autorité de Santé concernant la prise en charge des autistes ?[1] Que les professionnels aient à prendre en compte ces recommandations n’est-ce pas l’évidence même ?

Les signataires du projet de résolution seraient-ils contrariés par l’intervention du Président de la République qui, lors la Conférence nationale du Handicap, le 19 mai 2016, a souhaité que le 4ème plan Autisme soit celui « de l’apaisement et du rassemblement. Parce que nous devons avoir toutes les réponses et les réponses les plus adaptées, sans préjugés et sans volonté d’imposer une solution plutôt qu’une autre ». Certains députés semblent considérer que de tels propos sont trop modérés et que le Gouvernement devrait adopter une position plus radicale.

Pour ce faire, ils procèdent à un détournement des recommandations de la HAS sur au moins trois points :

  • En voulant transformer des recommandations en injonctions, postulant ainsi que la science de l’autisme serait achevée.
  • En affirmant à tort que les méthodes recommandées sont validées scientifiquement.
  • En prétendant que la psychanalyse se trouverait dans la liste des méthodes non recommandées, alors que la HAS a pris soin de ne pas se prononcer quant à la pertinence de l’approche psychanalytique.

Ces trois distorsions des indications de la HAS orientent dans le même sens : adopter une position radicale dans un domaine complexe caractérisé par des données scientifiques qui ne permettent que de très prudentes recommandations.

Vouloir mener jusqu’à son terme une interdiction des pratiques psychanalytiques avec les autistes, comme le prône la résolution, se heurterait immédiatement à un problème quasi-insoluble : définir celles-ci. Dans une acception stricte de la pratique analytique, elle n’est nulle part mise en œuvre avec les autistes, et que dans une acception large, elle y est presque partout.

La méthode inventée par Freud avec les névrosés (divan, associations libres, interprétations des fantasmes et des symptômes) n’est aujourd’hui nulle part mise en œuvre avec les autistes. La référence analytique en ce domaine est en général combinée à d’autres approches (psychothérapie institutionnelle, thérapie par le jeu, thérapie par affinités, psychomotricité, orthophonie, voire techniques éducatives et autres). Qui plus est, le programme de Denver, recommandé par la HAS, se fonde pour une part sur les concepts psychanalytiques de M. Malher. Faudrait-il pour cette raison interdire une méthode pourtant recommandée ? À partir de quelle dose de psychanalyse une pratique devrait-elle être interdite ? Aucun marqueur de ce genre n’étant disponible, nul doute que les bras tomberaient au législateur s’il devait s’atteler à répondre à cette question.

Chacun sait que les débats autour de l’autisme sont d’une extrême complexité. Les experts les plus compétents avouent peiner à le définir, son acception variant au gré des éditions des manuels de psychiatrie, ils ne sont pas en mesure d’expliquer pourquoi son extension semble être devenue épidémique lors des dernières décennies, tandis qu’ils restent très prudents quand ils se prononcent sur la qualité des traitements éducatifs. Il fait consensus dans la littérature scientifique internationale que les traitements validés connaissent plus d’échecs que de réussites – ces dernières dans les méta-analyses atteignant à peine 50%. Dès lors d’où vient le savoir des quelques députés signataires du projet de loi leur permettant de trancher dans des problèmes pour lesquels les spécialistes restent en de grandes incertitudes ? Selon eux des recommandations de la HAS promulguées en 2012.  Mais les ont-ils lues ?

  • Ils classent les pratiques psychanalytiques dans la liste des méthodes non recommandées ; or elles se trouvent dans celle des « méthodes non consensuelles ». En raison des divergences des experts, aucun consensus n’a pu être obtenu, de sorte que la HAS ne s’estime pas en mesure de prendre parti sur ce point. Quelles sont les données scientifiques nouvelles dont disposent les députés justifiant leur détournement des conclusions de la HAS ?
  • Les députés Les Républicains considèrent qu’il existe des « approches validées scientifiquement et ayant fait preuve de leur efficacité ». La HAS se montre beaucoup plus prudente. Des trois méthodes recommandées (ABA, Denver et TEACCH), elle estime que seules les deux premières atteignent « une présomption scientifique » d’efficacité (grade B), la troisième « un faible niveau de preuve » (grade C). Aucune des trois ne parvient au grade A, celui de la validation scientifique. Les recherches les plus récentes s’avèrent plus réservées encore. En 2014, est publié par l’AHRQ (Agency for Healthcare Research and Quality ), un rapport de plus de 500 pages, quasi-exhaustif sur la littérature scientifique de langue anglaise concernant les approches éducatives de l’autisme. Il est constaté que les résultats les plus robustes mettent en évidence un gain concernant les capacités cognitives et les compétences linguistiques. Cependant les améliorations s’avèrent moins marquées concernant la sévérité du noyau des symptômes autistiques, les compétences adaptatives et le fonctionnement social[2]. « Notre confiance (fondée sur le niveau de la preuve), écrivent les experts, dans l’efficience des approches précoces et intensives fondées sur l’ABA concernant la cognition et le langage reste modérée, du fait que des recherches supplémentaires seraient nécessaires afin d’identifier quel groupe d’enfants tire le meilleur bénéfice des approches spécifiques de forte intensité. Le niveau de preuve quant à l’aptitude de ces interventions de forte intensité à produire un effet sur les compétences comportementales d’adaptation, sur les compétences sociales et sur la sévérité du noyau des symptômes autistiques est faible. [3] Qui plus est, en ce qui concerne l’acquisition des compétences cognitives et linguistiques leur impact sur le long terme reste incertain : beaucoup d’études n’ayant pas suivi les enfants au-delà de la pré-scolarité tardive ou des toutes premières années de scolarité[4].
  • Il a été procédé en France, entre 2010 et 2014, à l’expérimentation de la méthode ABA dans 28 structures expérimentales bénéficiant de conditions d’encadrement et de financement particulièrement favorables. Une expertise indépendante observe que le taux d’inclusion scolaire des enfants autistes après plusieurs années de traitement n’y est que de 3%. (Les attentes avoisinaient 50% voire plus)[5]. Les évaluateurs aboutissent à un constat d’échec : « malgré les progrès individuels constatés pour une grande majorité d’enfants et de jeunes, le nombre de sorties est resté très limité sur la période, alors même que ce modèle d’intervention ne peut être tenable financièrement que si l’accompagnement intensif pour un même enfant est limité dans le temps (logique de parcours). »[6] Dès lors leur conclusion est nette : « cette solution est certes intéressante en termes de niveau individuel de prestation, mais n’est tout simplement pas tenable financièrement »[7].
  • Les députés signataires semblent ignorer que la seule méthode ayant fait l’objet d’interventions des tribunaux pour suspicion de maltraitance est la méthode ABA – pourtant privilégiée par eux. Les punitions n’ont été exclues de celle-ci qu’à la suite de décisions des tribunaux américains prononçant l’illégalité des pratiques aversives. Néanmoins, au Centre Camus de Villeneuve d’Ascq, établissement pilote pour l’introduction de la méthode ABA en France, elles ont continué à être pratiquées, suscitant la plainte d’un parent d’enfant autiste. L’enquête de l’Agence Régionale de Santé qui s’en est suivie concluait que ce centre présentait des « dysfonctionnements » constituant « des facteurs de risques de maltraitance susceptibles d’avoir des répercussions sur les enfants accueillis »[8]. Le recours en diffamation de la directrice du Centre a été rejeté[9]. Qui plus est, beaucoup d’autistes de haut niveau, tels que Michelle Dawson, dénoncent « les terribles souffrances des premières semaines d’ABA. » Elle considère probable que « les pleurs, les cris perçants, et les fuites soient ceux du soulèvement d’un enfant qui est forcé de manière répétitive à abandonner ses points forts »[10]
  • Les députés ignorent la montée prometteuse de la thérapie par affinités, qui fait aujourd’hui l’objet d’études approfondies, or la HAS ne pouvait la prendre en compte en 2012 puisqu’elle n’existait pas encore. Bien que les fondateurs de cette méthode (Suskind, Dan Griffin) n’utilisent aucun concept freudien ; sa pratique orientée, non vers la rééducation, mais vers le développement des affinités du sujet, s’avère présenter de nombreuses convergences avec la pratique des institutions pour lesquelles la référence psychanalytique est majeure[11].
  • Les députés n’ont pas eu connaissance d’une étude de l’INSERM postérieure aux recommandations du 3ème plan autisme. Elle établit que suivis en psychothérapie 50 enfants autistes sont parvenus à des « changements significatifs » après seulement un an de prise en charge. Parmi les thérapeutes 80% se référaient à la psychanalyse, 20 % à des approches cognitivo-comportementales ou à celles du développement psychomoteur. L’étude confirme ce que met en évidence la thérapie par affinités, à savoir l’importance que l’enfant soit acteur du traitement et que le thérapeute soit en mesure de s’ajuster à ses capacités. Les auteurs concluent : « le point majeur qui découle de ces constatations est que l’approche psychothérapique mise en œuvre par le thérapeute dépend pour une part importante – et peut-être complètement – des possibilités qui lui sont offertes ou non par le fonctionnement de l’enfant, quelle que soit l’approche de référence »[12]. Mettant en évidence que des approches différentes peuvent les unes et les autres induire des changements significatifs, et que l’adhésion de l’enfant à la méthode proposée est un élément décisif, cette étude de l’INSERM est une invitation particulièrement probante à promouvoir la liberté de choix des traitements.

Les députés signataires semblent méconnaitre que la Fédération française de psychiatrie, qu’ils mettent en cause, ne se prononce pas quant à la psychanalyse avec les autistes, en revanche elle reste attachée à liberté de choix des traitements. Que l’Etat vienne à rompre avec ce principe en prenant parti dans des débats scientifiques d’une grande complexité n’a pas d’équivalent dans un régime démocratique et ne peut que rappeler des dérives totalitaires. Il fallait être Staline pour vouloir imposer la biologie de Lyssenko.

Les institutions orientées par la psychanalyse lacanienne ne pratiquent pas le packing avec les autistes. L’interdiction de celui-ci est cependant exemplaire d’une désinformation associée aux pratiques psychiatriques et psychanalytiques. Initialement nommé « emmaillotement humide », le packing est pratiqué en psychiatrie depuis le XIXème siècle. À l’encontre d’autres pratiques, dont on peut regretter qu’elles soient rarement critiquées (telles que la sismothérapie ou l’isolement), il n’avait jamais fait l’objet de plaintes de la part de patients hospitalisés. Ce n’est que depuis 2007, sous l’impulsion de certains parents d’autistes, que le packing est soudainement devenu une pratique maltraitante, voire une « torture ». Celle-ci est bien atypique puisque il est des autistes pour témoigner l’apprécier et en redemander[13]. Certes il en est d’autres qui le rejettent. Il ne devrait être imposé à personne – pas plus que ne devraient l’être les violences initiales de la méthode ABA.

L’opposition du Pr Golse au nom de la CIPPA[14] à l’initiative de résolution proposée à l’Assemblée nationale a immédiatement suscité les habituelles réactions outrancières (comparaison des psychanalystes aux nazis !) et toujours aussi mal informées. Répéter sans cesse dans les médias que les psychanalystes culpabilisent les parents et considèrent l’autisme comme une psychose tend à faire passer pour pertinentes auprès du grand public ces réductions simplistes. Or la fameuse « mère frigidaire » imputée aux psychanalystes est une notion introduite par Kanner qui n’était pas psychanalyste. La position nuancée de Bettelheim est sans cesse caricaturée : certes il considère parfois que le désir inconscient des parents serait à l’origine de l’autisme, mais il affirme aussi que celui-ci résulte d’une réaction propre de l’enfant à son environnement. Une psychanalyste telle que Frances Tustin, qui a marqué tout autant que Bettelheim l’approche psychanalytique française de l’autisme, se prononce très clairement dès les années 90 contre toute imputation de celui-ci au désir des parents. M. Mannoni a certes soutenu le contraire concernant les enfants « arriérés », ce que la moitié des autistes ne sont pas. Cependant la référence majeure dans le champ lacanien concernant l’autisme ne fut jamais M. Mannoni : dès 1980 ce furent les travaux de Rosine et Robert Lefort qui parurent incontournables. Or ceux-ci orientent très différemment. D’une part, ils laissent ouverte la question de la causalité de l’autisme ; d’autre part, ils s’employèrent à établir que l’autisme serait une structure subjective originale – différente de la psychose. Cette thèse trouve aujourd’hui crédit en se fondant sur des arguments nouveaux auprès de psychanalystes lacaniens. En matière d’approche psychanalytique de l’autisme, les médias et les détracteurs ne veulent connaître que Bettelheim et Mannoni ; les spécialistes citent au moins tout autant Tustin et les Lefort.

Certes il se trouve des parents pour attester de paroles blessantes proférées à leur égard par des psychanalystes ; mais combien aussi pour témoigner de menaces exprimées par des thérapeutes ABA : « si vous n’adoptez pas une méthode validée scientifiquement, votre enfant se suicidera ». L’incompétence n’est pas l’apanage d’une seule profession.

Vouloir donner force contraignante à des « recommandations » serait méconnaître qu’en matière de santé les vérités d’aujourd’hui peuvent ne pas être celles de demain. Cela conduirait à dresser un obstacle à toute tentative de faire progresser les connaissances sur la prise en charge des autistes, pourtant actuellement insuffisantes et incertaines. Les efforts pour figer le savoir ne font pas bon ménage avec le progrès.

Jean-Claude Maleval

Lire le projet de résolution n°4134 – cliquer ici

[1] Le projet de résolution n° 4134 déposé à l’Assemblée Nationale le 13 Octobre 2016 se trouve à la suite de ce texte en annexe.
[2] Weitlauf AS, McPheeters ML, Peters B, Sathe N, Travis R, Aiello R, Williamson E, Veenstra-Vander-Weele J, Krishnaswami S, Jerome R, Warren Z. Therapies for Children With Autism Spectrum Disorder: Behavioral Interventions Update. Comparative Effectiveness Review No. 137. (Prepared by the Vanderbilt Evidence-based Practice Center under Contract No. 290-2012-00009-I.) AHRQ Publication No. 14-EHC036-EF. Rockville, MD: Agency for Healthcare Research and Quality; August 2014, p. 79. http://www.effectivehealthcare.ahrq.gov/reports/final.cfm.
[3] Ibid., p. 80.
[4] Ibid., p. 79.
[5] L’expérimentation institutionnelle d’ABA en France : une sévère désillusion. (en collaboration avec M. Grollier). Lacan Quotidien n° 568 et 569. Février-Mars 2016.
[6] Cekoïa Conseil. Planète publique. Evaluation nationale des structures expérimentales Autisme. CNSA. Rapport final. Février 2015, p. 82.
[7] Ibid., p. 86.
[8] Dufau S. A Lille, le procès d’une méthode de traitement d’enfants autistes. Médiapart. 2 Juillet 2012. www. mediapart.fr
[9] Dufau S. Vinca Rivière et l’association Pas à Pas perdent leur procès face à Médiapart. 6 Mars 2015. http://www.mediapart.fr
[10] Dawson M. The misbehavior of behaviorists. Ethical challenges to the autism-ABA industry. [2004] En ligne sur No Autistics Allowed.
[11] Perrin M. s/d. Affinity therapy. Nouvelles recherches sur l’autisme. Presses Universitaires de Rennes. 2015.
[12] Thurin J.-M., Thurin M., Cohen D., Falissard B., «Approches psychothérapeutiques de l’autisme. Résultats préliminaires à partir de 50 études de cas», Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 62 (2014), p.102-118, http://www.isir.upmc.fr/fles/2014ACLN3103.pdf
[13] En ce qui concerne le packing, cf l’excellente mise au point du Pr David Cohen. https://u2peanantes.files.wordpress.com/2015/08/edito-neuropsy-david-cohen-efbfbd-monsieur-franccca7ois-hollande-2016.pdf
[14] Golse B. Réaction à la proposition visant à l’interdiction de la psychanalyse dans l’autisme. https://blogs.mediapart.fr/bernard-golse

La cause de l’Autisme : Oui au libre choix de la méthode de soin

La cause de l’Autisme : Oui au libre choix de la méthode de soin

Pétition : Oui au libre choix de la méthode de soin – Non à l’interdiction de la psychanalyse

 

PRISE EN CHARGE DE L’AUTISME
OUI AU LIBRE CHOIX DE LA MÉTHODE DE SOIN
NON À L’INTERDICTION DE LA PSYCHANALYSE

 

Monsieur le président de l’Assemblée nationale,
Mesdames et Messieurs les députés,

Nous voulons attirer votre attention sur la dérive liberticide de la proposition de résolution déposée par Monsieur Fasquelle et quatre-vingt-treize députés auprès de la Présidence de l’Assemblée nationale le 13 octobre 2016, invitant le Gouvernement à « promouvoir une prise en charge de l’autisme basée sur les recommandations de la Haute Autorité de Santé », tout en l’invitant également « à condamner et interdire les pratiques analytiques sous toutes leurs formes car n’étant pas recommandées par la HAS ».

Nous sommes très surpris que cette proposition fasse suite à l’intervention du Président de la République qui, lors la Conférence nationale du Handicap, le 19 mai 2016, a souhaité que le 4e Plan Autisme soit celui « de l’apaisement et du rassemblement. Parce que nous devons avoir toutes les réponses et les réponses les plus adaptées, sans préjugés et sans volonté d’imposer une solution plutôt qu’une autre ».

Tout au contraire, l’orientation de cette résolution vise à faire adopter politiquement une position radicale dans un domaine complexe caractérisé par des données scientifiques qui ne permettent que de très prudentes recommandations.

Cette proposition procède clairement à un détournement des recommandations de la HAS sur au moins trois points :

  • en voulant transformer des recommandations en injonctions
  • en affirmant que les méthodes recommandées sont validées scientifiquement
  • en prétendant que la psychanalyse se trouverait dans la liste des méthodes non recommandées, alors que la HAS a pris soin, en l’absence de consensus entre experts quant à la pertinence de l’approche psychanalytique, de la classer dans la liste des méthodes non consensuelles. Non consensuelle ne veut pas dire non recommandée.

Chacun sait que les débats autour de l’autisme sont d’une extrême complexité. Son acception varie au gré des éditions des manuels de psychiatrie, et les divers travaux ne sont pas en mesure d’expliquer pourquoi son extension semble être devenue épidémique lors des dernières décennies, tandis qu’ils restent très prudents quand ils se prononcent sur la qualité des traitements éducatifs. Il fait consensus dans la littérature scientifique internationale que les traitements recommandés connaissent plus d’échecs que de réussites – ces dernières dans les méta-analyses atteignant à peine 50 %. Dès lors, sur quoi se fonde ce projet de résolution pour appeler à trancher dans des problèmes pour lesquels les spécialistes restent en de grandes incertitudes ?

Les députés signataires considèrent qu’il existe des « approches validées scientifiquement et ayant fait preuve de leur efficacité ». La HAS se montre beaucoup plus prudente. Des trois méthodes recommandées (ABA, Denver et TEACCH), elle estime que seules les deux premières atteignent « une présomption scientifique » d’efficacité (grade B), la troisième « un faible niveau de preuve » (grade C). Aucune des trois ne parvient au grade A, celui de la validation scientifique. Par ailleurs, le programme de Denver, recommandé par la HAS, se fonde pour une part sur les concepts psychanalytiques de M. Malher. À partir de quelle dose de psychanalyse une pratique devrait-elle être interdite ?

Les députés signataires semblent méconnaitre que la Fédération Française de Psychiatrie, qu’ils mettent en cause, ne se prononce pas quant à la psychanalyse avec les autistes, en revanche elle reste attachée à la liberté de choix des traitements. Que l’Etat vienne à rompre avec ce principe en prenant parti dans des débats scientifiques, n’a pas d’équivalent dans un régime démocratique, et ne peut que rappeler cruellement des dérives totalitaires.

Vouloir donner force contraignante à des « recommandations » serait méconnaître qu’en matière de santé les vérités d’aujourd’hui peuvent ne pas être celles de demain. Cela conduirait à dresser un obstacle à toute tentative de faire avancer les connaissances sur la prise en charge des autistes, pourtant actuellement lacunaires et incertaines. Les efforts pour figer le savoir ne font pas bon ménage avec le progrès.

Mesdames et Messieurs les députés, il est plus que temps de faire entendre en ce domaine délicat la voix de la raison et que les professionnels engagés depuis de nombreuses années dans les soins et l’accompagnement des sujets autistes, enfants, adolescents et adultes, dans les secteurs de pédopsychiatrie et dans les institutions médico-sociales puissent poursuivre leur tâche dans un climat apaisé, en lien avec les parents et l’ensemble du milieu éducatif.

Mesdames et Messieurs les députés, le pluralisme des formations et des pratiques a toujours été l’orientation des politiques de santé publique, pour proposer aux familles et aux patients un libre choix éclairé pour les soins et les accompagnements. Ce projet de résolution déroge fondamentalement à cette orientation et, pour ces raisons, nous vous prions instamment de ne pas le soutenir.

 

Les 102 premiers signataires :

ABELHAUSER Alain, Professeur de psychologie clinique (Université Rennes 2), président du SIUEERPP.
ABRIEU Alain, psychiatre hospitalier, chef de pôle, CH Edouard-Toulouse (Marseille)
AFLALO Agnès, Psychiatre, médecin-chef du CMP Croix-Rouge française de Bagnolet, ancien praticien hospitalier.
ALBERTI Christiane, Présidente de l’École de la Cause freudienne, Maître de conférences, Département de psychanalyse Paris 8.
ALLIONE Marie, Psychiatre des hôpitaux honoraire, psychanalyste.
ANSERMET François, Professeur de pédopsychiatrie à l’Université de Genève, chef du service de psychiatrie d’enfants et d’adolescents aux Hôpitaux universitaires de Genève.
ANTONI Marc, psychiatre hospitalier, chef de secteur, CH Valvert (Marseille)ATTIGUI Patricia, Professeur des Universités , Professeur de psychopathologie et de psychologie clinique, Responsable du Master 2 Recherche de psychologie clinique
Université Lumière Lyon 2.
BASSOLS, Miquel, Président de l’Association Mondiale de Psychanalyse, Psychanalyste, doctorat de l’Université de Paris 8, Coordinateur de l’Instituto del Campo Freudiano en Espagne.
BIAGI-CHAI Francesca, Psychiatre des Hôpitaux , psychanalyste.
BONNET Fabrice, Endocrinologue au CHU de Rennes, Professeur de médecine à l’Université Rennes 1.
BORIE Jacques, Psychanalyste, Président de l’Association psychanalytique Rhône-Alpes (APRA).
BRAS Maxence, psychiatre hospitalier, CH Valvert (Marseille)
BRIOLE Guy, Psychanalyste, Professeur de psychiatrie. Ancien Directeur de l’École du Val-de-Grâce [2005-2007].
CABASSUT Jacques, Professeur de psychopathologie clinique (Université Nice Sophia Antipolis)
CALVET Éliane, Psychiatre, responsable Hôpital de jour Adolescents Aubervilliers.
CASTANET Hervé, Professeur des universités en psychopathologie clinique (Marseille), Président du Collège méditerranéen de psychanalyse (CMP).
CAUSSE Jean-Daniel, Professeur en études psychanalytiques (Université Montpellier 3), Directeur du Centre de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Humaines et Sociales.
CHEMLA Patrick, Psychiatre et psychanalyste, Chef de pôle Reims, Responsable du Centre ARTAUD.
CIOSI Anna, Psychiatre, praticien hospitalier, Centre hospitalier de Bastia, SESSAD TSL
CIOSI Jean-Claude, ancien assistant des Hôpitaux psychiatriques de la Seine, Psychiatre des hôpitaux honoraire, Psychanalyste
CLARISSE Hélène, psychiatre hospitalier, CH Valvert (Marseille)
CLEMENT Marie-Noëlle, Médecin-directeur de l’Hôpital de Jour pour Enfants du Centre André Boulloche, Vice-présidente de l’Association PREAUT.
CREMNITER Didier, Professeur de psychiatrie à Paris V, psychiatre référent des Cellules d’urgence médico-psychologique.
CRESPIN Graciela, Psychanalyste, Présidente de PREAUT.DE HALLEUX Bruno, Psychologue, Directeur thérapeutique de l’Antenne 110.
DELCOURT Christophe, responsable médical IME et ESAT (Haute-Marne)
DELION Pierre, Professeur de pédopsychiatrie au CHRU de Lille.
DEVAUX Marie-Pierre, Pédopsychiatre, Responsable du Pôle de pédopsychiatrie de Haute-Marne.
DOUVILLE Olivier, Maître de conférences en psychologie clinique (Université Paris X – Nanterre), Directeur de la revue Psychologie clinique.
DRAPIER Jean-Pierre, Pédopsychiatre, Médecin-Directeur de CMPP.
ELIACHEFF Caroline, Pédopsychiatre, psychanalyste.
FLEURY Cynthia, Professeur à l’American University of Paris, philosophe, psychanalyste.
GARNIER Marie-Hélène, Pédopsychiatre, Directrice CAMSP de l’Aube.
GIANSILY Pierre, pédopsychiatre, Centre hospitalier, Bastia
GIORNO Francine, Psychiatre, Médecin-chef de l’Établissement de santé mentale de la MGEN de Rouen, Praticien hospitalier.
GOLSE Bernard, Chef de service de psychiatrie infantile à l’Hôpital Necker-Enfants malades (Paris), Professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université Paris Descartes, Président de la CIPPA.
GONON François, Neurobiologiste, directeur de recherche au CNRS Université de Bordeaux.
GORI Roland, Professeur émérite de psychologie clinique (Université Aix-Marseille).
GORINI Ligia, Psychiatre, Praticien hospitalier, Chef de pôle de psychiatrie infanto-juvénile à l’EPS de Ville-Evrard.
GRANGAUD Naïma, Médecin directeur, Centre de jour Marie-Abadie
GRAZIANI Nicole, Psychiatre, Chef de pôle, Vice-présidente de la C.M.E. du Centre Hospitalier de Bastia.
GROLLIER Michel, Professeur de psychologie clinique (Université Rennes 2).
GROSBOIS Catherine, Psychiatre, praticien hospitalier, Responsable des structures internes adolescents Nouvel Hôpital Navarre, Evreux.
GUIVARCH Armelle, Psychiatre hospitalier à l’E.P.S.M de Caudan (56).
HAM Mohammed, Professeur des universités ( psychologie et psychopathologie clinique) , université de Nice Sophia Antipolis.
HOCHMANN Jacques, Professeur émérite de psychiatrie de l’enfant, Médecin honoraire des hôpitaux de Lyon, auteur de Histoire de l’autisme, prix Demolombe de l’Académie des Sciences Morales et Politiques.
HOFMANN Christian, Professeur et directeur de l’Ecole Doctorale Recherches en psychanalyse à l’Université de Paris Diderot.HOLVOET Dominique, Psychologue, Directeur du Courtil.
ISSARTEL Marie-Hélène, Médecin responsable de l’Hôpital de jour pour enfants de Bourgoin-Jallieu (Nord Isère).
JUSKEWYCZ Nicolas, psychiatre, pédopsychiatre, clinicien-chercheur INSERM.
KELLER Pascal, Professeur émérite de psychologie clinique (Université de Poitiers).
KRISTEVA Julia, psychanalyste, membre titulaire formateur de la SPP, professeur émérite de l’Université Paris 7, écrivain.
LACADÉE Philippe, Psychiatre, Président de l’Association psychanalytique Aquitania (APA, directeur de la collection Je est un autre aux Editions Michèle.
LANDMAN Patrick, Psychiatre, Président de Stop DSM.
LAURENT Éric, Psychanalyste, ancien Président de l’Association Mondiale de Psychanalyse auteur de La bataille de l’autisme.
LE MALEFAN Pascal, Professeur de psychologie clinique, (Université de Rouen).
LECOEUR Bernard, Psychanalyste, Président de l’Association Septentrionale de Psychanalyse (ASP).
LEGUIL François, psychanalyste, Ancien Praticien Hospitalier à l’Hôpital Sainte-Anne (Paris), Ancien Attaché des Hôpitaux de Paris.
LÉVY Marc, Psychiatre, Président de l’Association psychanalytique de la voie Domitienne (APVD), président du collège des humanités (Montpellier).
MAHJOUB Lilia, Psychanalyste, Déléguée générale de l’Entente psychanalytique (12 Associations psychanalytiques de praticiens affiliées)
MALEVAL Jean-Claude, Professeur émérite de psychologie clinique (Université Rennes 2).
MARRET Sophie, Professeur au Département de psychanalyse, Paris 8, co-directrice.
MARTIN-MATTERRA Patrick, Professeur de psychopathologie, Doyen de la Faculté de Sciences sociales et humaines (UCO Angers).
MATET Jean-Daniel, Psychiatre, praticien hospitalier honoraire, psychanalyste, président de l’Euro Fédération de psychanalyse.MELLIER Denis. Professeur de Psychologie clinique et psychopathologie. Directeur du Laboratoire de Psychologie EA 3188. Université de Franche-Comté.
MENDELLA Laetitia, Psychiatre, Directeur médical CMPP/BAPU Haute-Corse, Psychiatre du CRA Corsica.
METZ Laurence, Pédopsychiatre, responsable thérapeutique de l’IME, de l’ITEP et du SESSAD Trévidy à Morlaix.MILLER Gérard, Professeur au Département de psychanalyse, Paris 8, co-directeur.
MORILLA Esteban, Psychiatre, praticien hospitalier, responsable thérapeutique de l’Hôpital de jour l’Île Verte et du CATTP « A petit pas », CH de Cadillac/Garonne.
NAJMAN Thierry, Praticien hospitalier, Chef de pôle Centre hospitalier de Moisselles.
OTTAVI Laurent, Professeur de psychologie clinique (Université Rennes 2)
PARIENTE Francine, maître de conférences honoraire de psychologie clinique, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand II).
PARIENTE Jean-Claude, Professeur honoraire de philosophie, Université Blaise Pascal (Clermont-Ferrand II).
PERA-GUILLOT Valérie, Psychiatre, Praticien hospitalier, Chef de pôle, ex Présidente de CME (Nouvel hôpital de Navarre, Eure).
PERRIN Myriam, Maître de Conférences en psychologie clinique et psychopathologie, Responsable du Groupe Recherche Autisme (Université Rennes 2).
PIERRE Richard, Directeur médical du CMPP Haute-Marne
PIGEON Hélène, psychiatre hospitalier, CH Valvert (Marseille)
POMMIER François, Psychiatre, Professeur de psychopathologie (Université Paris X – Nanterre).
RABANEL Jean-Robert, Psychiatre, Responsable thérapeutique du CTR de Nonette, Président du Cercle Psychanalytique du Centre (CPC).
REY-FLAUD Henri, Professeur émérite en études psychanalytiques (Université Montpellier 3).
ROLLIER Frank, Psychiatre, Psychanalyste, Président du Collège Lacanien  de Recherches Psychanalytiques (CLRP).
ROUAM Francis, Psychiatre des hôpitaux, psychanalyste, médecin-chef de l’Espace jeunes Adultes.ROUILLON Jean-Pierre, Directeur du Centre thérapeutique et de recherche de Nonette.
ROUSSEL Hervé, Pédopsychiatre, Chef de service de Pédopsychiatrie à Bastia.
ROY Daniel, Psychiatre, Secrétaire général de l’Institut psychanalytique de l’Enfant.
SAHEBJAM Mani, psychiatre hospitalier, CH Edouard-Toulouse (Marseille)
SALIGNON Bernard, Professeur en études psychanalytiques (Université Montpellier 3).
SAUVAGNAT François, Professeur de psychopathologie (Université Rennes 2).SCHAUDER Silke, Professeur de psychologie clinique et pathologique. Université d’Amiens.
SCHMIT Gérard, ancien professeur de pédopsychiatrie et ancien chef de secteur, ancien président de la Fédération Française de Psychiatrie.
SERVAIS Anne, Pédopsychiatrie, Praticien attaché, Centre hospitalier, Bastia.
SIDON Pierre, Psychiatre, Praticien Hospitalier, Directeur de CSAPA.
SMADJA Annie, Pédopsychiatre, Directeur médical du CMPP d’Ajaccio et médecin coordinateur de l’EDAP.
SOLANO Luis, Psychiatre, Ancien Praticien Attaché à Sainte Anne, Psychanalyste, Médecin Coordonnateur de l’ITEP Le Coteau à Vitry s/Seine.
STAVY Yves-Claude, Psychiatre des hôpitaux Honoraire, Ancien chef de service de Psychiatrie infanto-juvénile à l’EPS Ville-Evrard, fondateur de l’Institut Hospitalier Soins-Études d’Aubervilliers.
STEVENS Alexandre, Psychiatre, Directeur thérapeutique du Courtil, Enseignant à la formation continue de l’Université Libre de Bruxelles.
STRELISKI Pierre, Psychiatre, Président de l’Association psychanalytique Val de Loire Bretagne (APVLB).
VANIER Alain, Psychiatre, Professeur de psychopathologie (Université Paris Diderot)
VINCENT Jean-Didier, Neurobiologiste, Neuropsychiatre. Membre de l’Académie des sciences et de l’Académie de médecine.
WARGNY Éric, Pédopsychiatre de secteur infanto-juvénile.
WOERLÉ Jean-Louis, Psychiatre, Président de l’Athénée psychanalytique d’orientation lacanienne (APOL).

The Lacanian Review, n° 10

The Lacanian Review, n° 10

CONTENTS

Editorial
Marie-Hélène Brousse & Cyrus Saint Amand Poliakoff, XXXXXX

The Mystery of the Papin Sisters and the Knot of Paranoia
Laura Sokolowsky, The Mystery of the Papin Sisters and the Knot of Paranoia

Jacques Lacan, Motifs du crime paranoïaque : le crime des soeurs Papin
Jacques Lacan, Motives of Paranoiac Crimes: the Crime of the Papin Sisters

 The Clinic of Paranoia
Sophie Marret-Maleval, We’re All Mad, But Not Necessarily Paranoiacs
René Raggenbass, The Moment of the Act As Unpredictable
Dominique Rudaz, Paranoia as “Illness of the Non-Barred Other”

 A Primary Relation to the Other
Pascale Fari, Paranorama
Jacques-Alain Miller: La paranoïa, rapport primaire à l’autre
Jacques-Alain Miller: Paranoia, A Primary Relation to the Other

 Guided Paranoia
Sophie Gayard, Inaugural Knot
Lidia Ramírez, I is an other
Irene Kuperwajs, Aerate a Little the Delusion of Meaning
Anne Béraud, From the Paranoid Relation to the Inconsistency of the Other
Sandra Arruda Grostein, Case S: Fear as Mark of the Relationship with the Other
Alejandro Reinoso, The Un(bearable) Laughter of the Feminine and the Transference

 The Daemon

Jacques-Alain Miller, Lacan’s Daemon

                                                                

The Art of the Paranoid Method

Salvador Dalí, Conquest of the Irrational

 Political Paranoia: Addiction and Conspiracy
Scott Wilson, QAnon and the Subject of Surveillance Capitalism
Rik Loose, The Politics of a Symptomatology: Paranoia and Addiction

 Logic of Hatred
Raphaël Liogier and Frédéric C. Baitinger, The Paranoid Logic of Hatred

 Ideas of Reference
Anna De Filippi, Among Us

Shirley Zisser, Controle as Testimony

Gary Genosko, Introduction to “The Family According to Mony Elkaïm”
Félix Guattari, The Family According to Mony Elkaïm

 It’s Everywhere
The New Lacanian School, On Paranoia Today

 Epilogue
Jacques Borie, When Death Alone is Desirable
Shlomo Lieber, Dreams in Times of Corona

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About The Lacanian Review

The Lacanian Review is a semiannual print and digital journal published in English. TLR offers newly established texts by Jacques Lacan, Jacques-Alain Miller, and prominent international figures of the Lacanian Orientation.

This series features testimonies of the pass, new theoretical developments in Lacanian psychoanalysis, dialogues with other discourses, and articles on contemporary culture, politics, art and science.

Each issue explores a theme intersecting the symptoms of our era and emerging work in the New Lacanian School (NLS) and the World Association of Psychoanalysis (WAP).

The new cartel of the Pass

The new cartel of the Pass

Dear colleagues,
Having recently concluded the work of the previous cartel, we are pleased to inform you the composition of the EFP pass cartel for the SLP.
This cartel will be functioning during the biennium that goes from March 2020 until the end of February 2022. It will be conformed by:
Plus One: Jean-Daniel Matet.
Patricia Bosquin Caroz, Paola Bolgiani, Marco Focchi, Massimo Termini.
Pass Secretary: Luisella Brusa.
Following the orientation of the WAP, we have reduced the function of the Secretary to one person, in order to allow the SLP pass cartel to be aligned with the cartels of the pass of the other WAP Schools.
Greetings,